« Pour son avant-dernière conférence de l’année 2015, placée sous le thème générique de l’attractivité du territoire, l’Agence d’Urbanisme Sud Bourgogne recevait jeudi soir à Chalon Ariella Masboungi, architecte-urbaniste en chef de l’Etat et inspectrice générale du développement durable, responsable de la mission « Projet urbain » auprès du directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature au Ministère de l’Ecologie. Une spécialiste du bâti, qui s’est exprimée devant une quarantaine d’élus et de de techniciens sur le sujet auquel elle a consacré un livre: « l’énergie au coeur du projet urbain ».
Lorsqu’on parle énergie en ce début du XXIème siècle, c’est toujours pour redire la nécessité vitale de gérer la ressource, et donc de faire de précieuses économies. « Si nous ne faisons rien, nous ne pourrons produire que 50% de nos besoins au niveau mondial en 2050 » a alerté la conférencière. Mme Masboungi a donné un chiffre aux responsables de collectivités motivés par le sujet: les villes représentent 75% de la consommation énergétique totale, et elles sont responsables du même pourcentage d’émissions de gaz à effet de serre! « Notre modèle actuel est basé sur les énergies fossiles mais on arrive à la fin d’un cycle. Il n’est plus possible de continuer ainsi, il faut changer de modèle » a-t-elle plaidé. Problèmes: la France apparaît très en retard en matière de développement des énergies renouvelables, et son schéma urbain a été qualifié de « catastrophe », avec 36 000 communes, la quasi-totalité du territoire constructible ou encore des commerces implantés pour plus de 70% d’entre eux hors des villes, soit une addition de facteurs « énergivores »…
« L’énergie est une pièce maîtresse de l’action en faveur du développement durable » a affirmé la conférencière, selon laquelle le développement durable pose trois défis aux collectivités: un défi de la connaissance (l’état des lieux), un défi politique (coopérations lourdes et complexes à mettre en oeuvre) et un défi comportemental, car la « ville durable » ne peut pas se décréter, elle ne peut se développer que par la motivation et l’implication des citoyens…
Ariella Masboungi a recommandé d’agir d’abord sur le bâti, à tous les niveaux. Et notamment de ne pas sacrifier les politiques de rénovation et d’amélioration de l’existant (isolation de façades par exemple) sur l’autel de la construction neuve, fut-elle à énergie positive…
Elle a été accueillie, au nom de l’Agence, par Dominique Juillot. Prochaine et dernière conférence du cycle des « Débats d’Urba » le lundi 23 novembre à Buxy sur le thème « Urbaniser la ville ». «