« Monsieur le président, chers collègues,
Je ne placerai pas mon intervention dans un décryptage précis des éléments budgétaires et financiers présentés par Olivier Perret, éléments qui s’inscrivent dans la continuité et l’affirmation de nos choix d’investissement.
Ce débat est utile pour réaffirmer les grandes orientations énoncées lors de la présentation du Plan de mandat 2014-2020 que vous nous avez faite, M. le président et qui sert de base à la structuration de l’action publique de notre collectivité.
Ce plan de mandat n’a d’ailleurs pas fait l’objet de critiques majeures et répond notamment aux attentes de l’ensemble des communes telles qu’elles se déclinent dans le PPI.
Je crois effectivement qu’il est utile de rappeler que ce plan stratégique, nous l’avons construit, valorisé et présenté pour obtenir les aides nécessaires à leur concrétisation.
Son financement sera notamment assuré par les différentes contractualisations signées avec l’Europe, l’Etat et la Région, signataires majeurs et partenaires crédibles de notre action.
Je veux bien sûr, parler du contrat de plan Etat-Région, des contrats urbains de développement économique, et du récent contrat de ville.
Je voudrais d’ailleurs informer nos collègues que la Région a validé récemment une aide de 1,2 million d’euros de crédits LEADER au travers du FEADER, fonds qui serviront essentiellement à accompagner les projets de service au public de nos plus petites et moyennes communes.
Ce débat s’inscrit aussi dans la continuité de la gestion rigoureuse des dépenses de fonctionnement et de la dette, grâce à la vision pluriannuelle des recettes, qui permettent d’assimiler les difficultés récurrentes de baisse des dotations de l’Etat.
Je voudrais insister sur le fait que cette baisse des dotations sur la période des 3 ans a été annoncée à maintes reprises et est donc connue. Le positionnement du Gouvernement, confronté au difficile redressement des finances du pays, n’est donc pas une révélation. Et pourtant, l’opposition veut s’en servir, surtout en période pré-électorale.
En tout cas, les donneurs de leçon ont l’air d’oublier l’annonce d’un ex- président un soir de janvier. Cet ex-président a tout simplement supprimé du jour au lendemain, la Taxe professionnelle et fait peser lourdement sur les collectivités, et notamment la nôtre, un repli des recettes sans commune mesure avec la période actuelle et, pire, sans précisément soutenir l’économie et les entreprises.
Ce débat est également utile pour réaffirmer les différences entre une majorité et son opposition.
Au-delà de la gestion budgétaire néanmoins essentielle, la position de la majorité communautaire est bien l’affirmation d’une stratégie d’avenir au service du territoire.
Alors, en face de cela, nous avons un concert de lamentations, des agitations médiatico-politiciennes, de celles et ceux qui masquent ainsi leur incapacité à proposer une autre alternative par manque de projets, de vision globale pour leur commune ou pour l’ensemble de la communauté urbaine.
Pire, il y a ceux qui, par une autre posture politicienne et leurs promesses non tenues, feront payer leurs contribuables en accusant le gouvernement ! Il est vrai que la critique est facile ; la gestion de crise est plus difficile à assumer.
Il aurait été facile d’amplifier ce sentiment anxiogène.
Le courage en politique, c’est d’assumer les contraintes et d’être alors novateur.
Le courage en politique, c’est admettre qu’un changement est nécessaire dans nos politiques d’exécution du pouvoir dans nos collectivités.
Beaucoup de pistes sont envisageables : l’élargissement et le renforcement des intercommunalités, des nouvelles mutualisations, une décentralisation encore plus poussée.
L’innovation au sein de la gestion des services, de l’ingénierie financière sont des leviers à mettre au service de nos projets.
Il nous faut, pour cet avenir, dépasser la gestion du quotidien sans pour autant négliger les services de proximité.
Mais notre ambition, c’est d’aller au-delà, au sein d’une intercommunalité forte, qui doit s’élargir et réaffirmer ses convictions majeures, et faire des choix :
– Pour financer nos projets d’infrastructures (très haut débit, RCEA, Coriolis)
– Pour accompagner la transformation numérique,
– Pour faire émerger des nouvelles filières technologiques en misant sur le savoir-faire, la recherche, la formation,
– Et en accompagnant la nécessaire mutation écologique et pas seulement en diminuant la facture énergétique.
Et tout cela n’est pas incompatible avec des valeurs de solidarité, d’humanité au travers d’un indispensable besoin de vivre ensemble.
Monsieur le président, votre exécutif majoritaire est conscient de ces enjeux d’avenir, notamment pour les générations futures.
Cet exécutif saura les inscrire au-delà des chiffres par des ambitions fortes dans le prochain budget mais encore plus, dans la durée du mandat.
Nous devons donner du sens au temps. C’est la réponse que les collectivités fortes et structurées comme la communauté urbaine Creusot Montceau peuvent apporter.
Enfin, pour conclure, face à la crise de confiance, aux peurs de nos concitoyens, nous ne céderons pas au défaitisme et aux promesses porteuses de désillusion. »
Jean-Claude Lagrange