Il est donc revenu à Jean-Claude Lagrange, 1er vice-président, de s’exprimer au nom du groupe socialiste de l’assemblée, voici son « plaidoyer » :
« Monsieur le président, chers collègues,
Comme chaque année, nous sommes amenés à réaliser cet exercice contraint mais aussi éminemment politique des débats d’orientions budgétaire.
Contraint car depuis toujours, une bonne partie des données financières est fixée par d’autres, tant en matière de dotation que de subventions.
Aujourd’hui, le gouvernement est fortement attaqué pour ces décisions qui impactent profondément toutes les collectivités.
Nous devons donc prendre nécessairement en compte cette érosion continue de nos moyens et une hausse des charges qui ne se ralentira pas, avec un risque même d’effet ciseau.
Mais, cette érosion ne date pas d’aujourd’hui. Elle a commencé il y a quelques années. Le basculement s’est fait en 2009 avec d’abord, le plafonnement de la Taxe Professionnelle puis, sa suppression. Nous avons eu de nombreux débats sur ce sujet et démontré le mauvais coup qu’a subi notre territoire avec cette suppression. N’oublions pas que c’était un impôt évolutif avec des progressions en produits en moyenne de 4 % par an. Cependant, il a été remplacé pour l’essentiel par des dotations qui sont au mieux gelées.
Alors, bien entendu, il y a maintenant cet effort de solidarité demandé aux collectivités avec la baisse des aides de l’Etat pour les 3 ans à venir.
Nous comprenons tous, et nous sommes tous conscients qu’il faut faire des efforts, que le pays est dans la difficulté.
Il ne faut pas nier que cette situation aura des effets sur nos finances, nos services et les investissements à faire au cours du mandat.
Ajoutons également que ce DOB est d’autant plus contraint par les effets de la loi MAPTAM qui recentre les compétences des intercommunalités pour éviter, les financements croisés.
Pourtant, ce DOB doit avant tout être politique.
Politique par ce choix de ne pas alourdir la fiscalité.
Politique par des choix qui privilégient encore et toujours l’investissement tout en préservant un fonctionnement efficace du service public. Rappelons en effet qu’à la communauté urbaine, l’investissement s’est toujours fait en faveur prioritairement des entreprises, de leur environnement, de leur développement, ceci pour la pérennisation et la création d’emplois.
Ce DOB est surtout politique car :
- Il affirme plus que jamais avec nos axes prioritaires notre stratégie de développement d’aménagement de tout un territoire.
- Il affirme notre ambition de placer la communauté au-delà d’une simple redistribution financière auprès des communes.
Lors du congrès des maires, nous avons bien entendu les messages. Ils consistaient en la reconnaissance de la commune en tant que pivot essentiel de la vie collective avec une identité forte. C’est vrai pour beaucoup de compétences de proximité, sociale, éducation, sport, ….
Cependant, la réalité est qu’aujourd’hui, les intercommunalités sont également renforcées dans l’exercice de leurs compétences, compétences clefs pour un territoire. Faisons donc attention à ne pas fragiliser cet équilibre intercommunalité/communes.
Ici, nous savons, après 44 ans de solidarité intercommunale, réaliser cet équilibre nécessaire entre les villes centre, le périurbain et les communes rurales.
Ce DOB de début de mandat demande donc de la lisibilité prospective, non seulement en gestion financière mais surtout, sur les dossiers stratégiques qui, pour une bonne part, sont ceux sur lesquels nous mettons en œuvre la contractualisation Etat/Région/Europe.
Ce programme, est donc celui d’une majorité plurielle mais qui peut aussi exprimer ses divergences.
Retenons également que c’est bien ici, par nos choix, que nous décidons de l’avenir de notre territoire, de son positionnement au sein de la Bourgogne et vis-à-vis des autres collectivités.
Pour finir, nous entendons dans les médias dans nos débats d’élus, beaucoup de termes anxiogènes.
Mais, plus que jamais nos concitoyens, nos entreprises ont besoin de confiance.
Dans d’autres périodes difficiles, la CUCM a su relever des défis.
Sachons-nous appuyer sur nos forces et nos atouts pour faire en sorte que ce DOB soit l’occasion d’afficher un débat d’ambition communautaire. »
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