C’est ce mercredi soir à la salle Coluche de Blanzy qu’avait lieu la réunion de restitution des ateliers d’urbanisme, lesquels s’étaient tenus le 6 et le 27 mai 2015.
Hervé Mazurek a tenu à remercier l’ensemble des personnes présentes dans la salle. Et elles étaient nombreuses à être venues s’intéresser aux différents sujets de la soirée, même si c’est celui de la RCEA qui aura volé la vedette aux autres.
Hervé Mazurek a rappelé que les études prospectives des fonctions urbaines et de déplacement ont été réalisées, d’abord parce qu’il s’agissait d’un engagement lors de la campagne municipale, ensuite pour de nombreuses autres raisons : la gestion du quotidien à faciliter pour les habitants de la ville, être force de proposition pour l’avenir et notamment sur la RCEA, une inscription dans une démarche participative ou encore trouver sa place dans la CUCM notamment à travers le PLUI.
Dès ses propos introductifs, le maire de Blanzy a clairement spécifié que les informations présentées concernant la RCEA étaient uniquement des propositions, lesquelles ont été transmises aux services de l’État concernés.
La question de la RCEA a été au cœur de la présentation de la soirée, mais aussi des échanges avec la salle. Sans surprise, les questions tournaient autour de la sécurité du tracé proposé, de la distribution du centre ville de Blanzy par la RCEA, mais aussi de la circulation des poids lourds à travers la ville.
La présentation a aussi été l’occasion de s’intérroger sur la manière de tirer profit de la commune à travers ses atouts comme la proximité du TGV, de plans d’eau ou encore du canal.
Comment faire du centre ville un lieu de vie ? Quels liens faire entre les quartiers ? Et quelles relations routières entre les communes ?
Annie Suchet a expliqué la démarche de la commune : collaboration avec la CAUE pour lancer un appel d’offre en mars 2015. Ce sont les entreprises Tekhné et Soberco qui ont été retenu pour mener les études. Tekhné est une entreprise d’architecture. Après avoir défini les orientations de la ville lors d’une première réunion avec le cabinet d’architectes, les ateliers d’urbanisme se sont tenus en mai 2015 avec les partenaires de la vie locale. Des scénarios d’aménagement ont ensuite été proposés par l’agence au mois de mai.
Certes la traversée de Blanzy était le point de départ de l’étude. Et c’est fort des résultats de celle-ci que la Ville a rencontré la DREAL le 9 septembre afin de pouvoir échanger au sujet de la RCEA.
Des enjeux de la ville à l’aménagement du centre-ville
C’est ensuite Marion Chancel de l’agence Tekhné qui a présenté le contexte de l’étude : points forts du territoire et enjeux.
Elle a rappelé la situation de la commune : proximité de Montceau-les-Mines, des espaces naturels, des espaces industriels et des activités économiques dans le centre-ville.
Elle a aussi rappelé que Blanzy est située sur un axe de transit avec la RCEA et la réorganisation des échangeurs, l’élargissement des voies prévu.
L’objectif de l’étude était sur ce point d’anticiper ce chantier en étant force de proposition.
La D980 constitue aussi un axe majeur.
Pour ces axes, les questions posées étaient les suivantes : comment pacifier la circulation ? C’est quoi un centre-ville ? Comment aller à Montceau-les-Mines ?
La définition du centre-ville a conduit à penser en termes de centre-bourg, constitué de commerces, mais aussi d’espaces publics, de places, d’équipements publics et à rendre plus visible les liens entre les espaces.
Il a aussi été rappelé que le centre-bourg est aussi une partie résidentielle de la ville.
Frédérique Lemoine, Vice-Présidente CUCM en charge de l’urbanisme et du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, est alors intervenue pour rappeler l’engagement de la CUCM depuis juin 2014 auprès des 27 communes adhérentes et prochainement des 8 nouvelles entrant en janvier 2017. « Le PLUI est là pour dessiner le territoire. Cela passe par un travail très fin avec une connaissance du territoire : son habitat, les déplacements et le transport, les énergies, les ressources en eau etc. Le plan d’aménagement et du développement durable sont en cours de rédaction. Nous avons déjà eu une réunion où se posent les questions en termes de projets, d’objectifs et de besoins. Cette étude urbaine est essentielle pour avoir des orientations. Cette étude du centre-bourg est en parfaite cohérence avec le PLUI et la politique nationale. » a-t-elle déclaré.
L’impact de la RCEA
Le cabinet Tekhné a poursuivi sa présentation en présentant plusieurs hypothèses sur les tracés de la RCEA. La première hypothèse présentée cherche à maintenir un accès au centre ville de Blanzy depuis la RCEA. Il a ainsi été proposé d’inclure un échangeur partiel pour atteindre Montceau-les-Mines, se connectant sur l’avenue Maréchal Leclerc réaménagée, dans le prolongement de la rue Félix Clerc. La deuxième option retirait l’échangeur situé à l’ouest, mais incluait un échangeur complet à la place de l’échangeur actuel.
L’hypothèse de l’État était de faire disparaître l’échangeur de la ville. Cette proposition a été invalidée par les élus.
Sur le centre ville, le cabinet a retenu une concertation riche et animée, montrant notamment un attachement des habitants au centre-bourg, souhaitant davantage de nature en centre-bourg et moins de trafic routier incluant une réduction des vitesses.
Le centre-bourg a été défini comme se limitant à la gare TER d’une part et à la RCEA d’autre part. Il s’agit donc d’un hyper centre.
La réunion s’est poursuivie sur les questions de la valorisation des espaces publics et la questions des commerces. La valorisation des espaces publics semble passer par un meilleur partage des espaces entre usagers (piétons, vélos, voitures), par la requalification des places et jardins pour mettre en avant les atouts de la ville.
Concernant les commerces, différents points ont été abordés : leur valorisation pour un pôle de commerces de bouche de qualité, l’ouverture d’un local pour des produits de proximité pour les maraîchers ou encore l’adaptation des horaires d’ouverture des commerces selon la saison touristique.
Pour finir, la densification de l’habitat a été abordée avec pour but de garder les habitants actuels et en attirer de nouveaux.
Des échanges avec la salle : des modes de déplacements doux à la RCEA
Si les premiers échanges entre Hervé Mazurek et ses administrés ont d’abord porté sur les modes de déplacement doux, force est de constater que la RCEA a fait l’objet de nombreuses questions et d’inquiétudes répétées. Les avis sur les tracés étaient clairement partagées. Et une femme a conclu que si finalement l’État retenait l’option de supprimer l’échangeur de la Ville, le centre-ville en serait sans doute plus apaisé. Quoiqu’il en soit, le sujet était brûlant pour les blanzynois.
Les habitants présents se sont aussi montrés très intéressés par les modes de déplacement doux tel le vélo et ont interrogé l’élu sur les aménagements allant dans ce sens. La voie verte dépend du département. Il est possible à terme de faire appel au département pour le développement de pistes cyclables. Toutefois, cela devrait passer par des aménagements intermédiaires d’après Hervé Mazurek.
Concernant la RCEA, Hervé Mazurek a rappelé la motivation de l’étude sur ce sujet : « On ne subit pas les plans de l’État. On est force de proposition. Mais on a aucune garantie. On a donné nos idées aux services de l’État. »
Dans le tracé prévu d’ores et déjà pour le passage de la RCEA, aucune autre propriété ne fera l’objet d’expropriation. Par ailleurs, le bureau de la Poste ne sera pas supprimé par le passage de la RCEA.
En outre, lors de sa visite de l’usine Michelin, le maire de Blanzy a échangé avec le Préfet de Saône-et-Loire au sujet de la dangerosité du tracé.
« Le Préfet s’est rendu compte de la dangerosité. Il a la volonté d’aménagement de la sécurisation. Nous sommes en attente d’une réponse du conseil départemental pour une limitation de vitesse à 70 km/h jusqu’à la zone de la Fiolle. » a indiqué Hervé Mazurek.
Un radar tronçon pourrait voir le jour à la place des radars présents sur le tracé sur la RCEA au niveau de Blanzy.
La soirée s’est poursuivie sur l’aménagement des abords de la Bourbince et de nombreuses questions sur la RCEA qui a focalisé une grande partie de l’énergie du maire et de ses administrés.
Dès le mois d’avril, de nouvelles réunions de quartier reprendront. La première concernera le quartier de la Fiolle, le 20 avril, suivie du quartier de la Sorme le 27 avril. Puis les autres réunions de quartier devraient avoir lieu au mois de mai.
A l’issue de la réunion, le Maire s’est montré satisfait des échanges ainsi que de la présence de ses administrés.
Émilie Mondoloni