Ce mardi matin, David Marti, Président de la CUCM et Philippe Baumel, député, soutenus dans leur démarche par Christophe Sirugue, retenu à Paris, nous ont reçu à la permanence de Philippe Baumel au Creusot. Cette conférence de presse suivait directement un rendez-vous qui s’était tenu avec trois représentants de la SNCF, reçus par les élus et portant sur le sujet épineux de la fermeture du guichet de la gare TGV.
Vous avez pu d’ailleurs constaté sur notre site le mécontentement des élus comme des usagers à l’annonce de cette fermeture par la SNCF.
Les représentants de la SNCF n’ont pas assisté à cette conférence de presse, étant encore à ce jour en cours de négociation avec les membres du personnel.
Les élus opposés à la fermeture du guichet
Ce rendez-vous entre les élus et les représentants de la SNCF avait d’abord pour objectif de rappeler ce qui avait été au PDG de la SNCF et demander à ce que la suppression du guichet de la gare TGV soit revue.
« On ne peut pas aller vers une déshumanisation de la gare tant sur l’accueil qu’au niveau de la vente » a déclaré Philippe Baumel.
Pour David Marti, cette rencontre était nécessaire. « Elle aurait dû se passer plus tôt » a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « C’est dommage d’avoir dû écrire au PDG. Il y a eu dans la communication de la SNCF quelques loupés. Nous les avons rencontrés aujourd’hui pour exprimer notre désaccord. On déshumanise la gare. Dans un contexte de développement de la gare de surcroît ! Elle aura encore plus d’importance demain, notamment dans la perspective du développement en matière économique, avec le développement d’une plate-forme logistique notamment. La CUCM met le paquet sur le développement. On accompagne le réaménagement du parking, lequel sera gardienné et tarifé. La CUCM investit sur l’image de la gare.
Parallèlement la SNCF envoie un autre signal. Ce n’est pas acceptable ».
Ils maintiendront la pression et ils ne s’interdisent rien
Tirant un premier bilan de ce rendez-vous, les élus considèrent que leurs arguments ont été entendus. Mais « quelle sera la décision de la SNCF ? Il est trop tôt pour le dire. Cela doit passer par leurs différentes structures. » a précisé David Marti.
Philippe Baumel d’ajouter : « Légalement ils ne peuvent s’engager vis-à-vis de nous, car ils sont en discussion avec le personnel. On a fait écho au territoire. Ils ont parlé d’ajustement sur les autres gares telles Belfort ou Montbéliard. Mais on ne parle pas du même ancrage. On a marqué un certain nombre de points ».
David Marti s’est positionné en opposition avec la politique de la SNCF, laquelle est pensée en termes de chiffres. « La présence est indispensable au-delà de la vente. Il faut voir comment cela peut se mettre en place vis-à-vis des usagers. » a-t-il spécifié.
D’après ce rendez-vous, la fréquence des TGV devrait rester la même sur les deux-trois ans à venir.
Les élus continueront à maintenir la pression sur la SNCF. Ils l’ont assuré au cours de cette conférence de presse et même au-delà d’une prise de décision si celle-ci devait être défavorable au territoire. Cette décision définitive est attendue fin mai. Mais d’autres échanges devraient se poursuivre entre les élus et la SNCF au cours du printemps.
Philippe Baumel a précisé : « On est dans une phase de dialogue, un dialogue exigeant. En fonction de ce qui sera dit par la direction de la SNCF, on ne s’interdit rien. C’est un jeu de pression ». Dans le même sens, David Marti a jouté « Actuellement, la SNCF est en phase de dialogue avec son personnel. Nous n’avons pas à nous immiscer dans ce dialogue-là. On verra si on doit aller plus loin, si nous constatons que nous n’avons pas été entendu. »
Pour Les élus, l’enjeu est très important, trop important. Il y a des besoins à conjuguer.
Une baisse des ventes de la SNCF… sur toute la France
Analysant les arguments de la SNCF, Philippe Baumel a expliqué : « ils ont évoqué des baisses. Mais les ventes de billets de TGV sont en baisse sur toute la France. La SNCF réajuste ses offres. Les lignes TGV les plus atteintes sont celles qui ne sont pas en grande vitesse sur l’intégralité de leur trajet. Ce n’est pas notre cas. Parallèlement il y a une évolution des moyens de vente des billets. Mais on sait que l’usage papier est toujours là. Et on ne peut pas dire aux personnes d’aller chercher les billets dans une gare pour aller prendre le train dans une autre gare. Il faut prendre conscience de la réalité du territoire. La gare TGV se situe à 11 km du Creusot. »
Le Président de la CUCM a rappelé les efforts financiers conséquents de la CUCM pour la gare TGV. « Les travaux prévus ne seront pas remis en question. Ce serait incohérent. Mais combien de collectivités ont autant financé la SNCF ? On a entraîné la région aussi. C’est mêle l’intérêt de la SNCF ».
Les élus sont donc loin d’avoir dits leur dernier mot. Un bras de fer a débuté entre les élus et la SNCF pour le maintien d’un service de proximité au sein de la gare SNCF.
Suite des tractations au cours du printemps.
EM