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La mine de fluorine à Antully

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Ce mardi soir, la réunion publique d’informations sur le projet de mine de fluorine du plateau d’Antully a rassemblé plus d’une centaine de personnes, dans la salle Guynemer au Creusot.

 

Organisée par l’association Creusot Montceau TerrEco, appuyée par la présence de Autun Morvan Écologie, Les Amis du Mesvrin / AAPPMA, le Collectif Planoise sans mine et CAPEN 71, la soirée a tenu en haleine les spectateurs durant presque deux heures.

 

 

 

Elle s’est déroulée en présence de plusieurs élus du territoire communautaire : le Président David Marti était venu accompagné de plusieurs élus communautaires et André Billardon, Maire du Creusot, avait tenu à participer également à la réunion. Plusieurs élus départementaux étaient aussi présents, tels Jean-Marc Hyppolite, Évelyne Couillerot, Bernard Durand et Laurence Borsoi.

 

 

Risques sanitaires majeurs pour l’environnement

 

 

Après avoir introduit la soirée, le jeune Président de l’association Creusot Montceau TerrÉco, Maxime Fredon, a donné la parole à Patrice Notteghem.

 

Celui-ci a d’abord développé une présentation du contexte général : le site géologique et le projet industriel. Plan à l’appui, Patrice Notteghem a montré précisément l’implantation prévue du projet industriel incluant une mine à ciel ouvert, une usine de traitement d’enrichissement du minerai et des pistes.

 

 

L’exposé appuyé d’éléments techniques (constitution des sols de la Planoise, topographie de la zone, hydrographie, techniques d’exploitation) a permis de présenter le projet industriel de manière exhaustive.

 

 

Au cours de son exposé, Patrice Notteghem a indiqué que les rejets d’eau de l’usine se feront dans le milieu naturel et que les déchets d’exploitation seront enfouis sur place, d’après les indications apportés par l’exploitant Garrot Chaillac.

 

 

De plus, l’usine présenterait des besoins importants en eau estimés à 380000m3 par l’exploitant.

 

 

Passant aux enjeux liés à l’installation d’une mine de fluorine, Patrice Notteghem a expliqué l’enjeu majeur de l’eau potable pour l’ensemble de la CUCM et de l’Autunois. En effet, la CUCM ne possède aucune nappe souterraine et s’approvisionne uniquement par les eaux de surface, jugées très fragiles par les associations (information validée plus tard dans la soirée par les élus présents).

La Sorme représente certes un très grand volume. Mais il s’agit d’un réservoir protégé et très vulnérable.

 

Le Pont du Roi, proche d’un site pouvant être exploité par l’entreprise Garrot Chaillac, supporte une réserve d’eau importante, protégée et importante pour l’Autunois.

 

 

Et les récents travaux sur l’usine de potabilisation de l’eau de la Couronne montrent les enjeux de l’eau sur la CUCM, dont les citoyens ont pu constater les coûts.

 

Aussi, pour le conférencier, la mise en danger des différentes sources d’eau conduirait très probablement à une augmentation des prix de l’eau.

 

 

Risques de pénurie de l’eau

 

 

Parmi les autres risques évoqués, on a ainsi parlé des enjeux environnementaux (qualité de l’air, cadre de vie) et sanitaires pour les riverains.

 

S’agissant de l’eau, la situation présenterait un risque de pénurie.

 

« La captation d’eau en amont de l’étang du Martinet, destinée à l’usine, enace le remplissage de l’étang du Martinet » a déclaré Patrice Notteghem.

 

 

Pour toute précision, le détournement annoncé par l’exploitant de 380 000 m3 par an correspondrait environ à la consommation d’une ville de 5000 habitants.

 

 

Mais ce qui effraie le plus les élus, comme les associations, ce sont les risques sanitaires, à travers les pollutions des réservoirs du Martinet et du Haut-Rançon,n qu’il s’agisse de pollution chronique, accidentelle ou irréversible.

 

A cela s’ajoutent les répercussions des tirs d’explosif sur le milieu.

 

 

Toutes ces conséquences pourraient conduire à une autre plus fâcheuse pour l’ensemble de la communauté urbaine : le risque économique d’une augmentation de l’eau.

 

 

Au cours de la présentation réalisée par le groupement des cinq associations, il a aussi été question des risques pour l’environnement, pour les riverains, raisons pour lesquelles les associations demandent l’arrêt du projet de mine de fluorine du plateau d’Antully.

 

 

Des échanges intéressés avec la salle

 

 

Des questions techniques ont côtoyé des questions d’éclaircissement sur l’extraction de 40 tonnes de minerai en septembre. Ce sont ainsi un adhérent de la Société d’histoire naturelle du Creusot, puis un ancien exploitant de fluorine récemment en retraite qui ont développé les questions techniques.

 

 

La question portant sur l’extraction d’échantillons a permis au groupement d’associations de préciser le lieu d’extraction, dans une zone protégée et qui semblerait interdite pour une telle activité d’après les éléments apportés par les associations.

Puis les élus présents ont souhaité s’exprimer sur le sujet.

 

C’est d’abord David Marti qui s’est exprimé : « La présentation qui a été faite est de nature à vous éclairer. On est à peu près tous au même niveau [d’information]. Nous n’avons pas de dossier. On a découvert comme vous l’extraction de 40 tonnes de fluorine. Nous sommes sur un territoire extrêmement fragile en eau. Certes il est question de 50 emplois. Mais en face de ces emplois, il y a 100000 habitants qui risquent de se retrouver sans eau.

 

 

Aujourd’hui nous n’avons pas un élément qui nous prouve que l’exploitation soit sans risque. » Pour ces raisons, celui-ci a exprimé son refus du projet.

 

 

Pour sa part, André Billardon a indiqué : « Je n’ai pas d’opposition de principe à l’exploitation d’une mine de fluorine. Le point 2, c’est la question de l’alimentation en eau du Creusot et de la CUCM. Pour toutes les raisons évoquées, je suis défavorable à un tel projet ».

 

 

Jean-Marc Hyppolite, conseiller départemental, a déclaré quant à lui sa position défavorable et précisant : « Au niveau des élus des deux cantons, nous avons interpellé le Préfet. Il faudra une pression sur le Préfet, car lui-même en subit économiquement. »

 

Et d’ajouter : « N’importe quelle eau ne peut pas être transformée en eau potable. Je pense que c’est un enjeu majeur de santé publique. Au niveau des quatre représentants départementaux, nous mettrons toute la pression pour obtenir des informations ».

 

 

 

Pour sa part, Lucienne Haëse, de l’association Autun Morvan Écologie, a indiqué « Nous n’accepterons pas les mesures compensatoires dans ce dossier ».

 

Et la représentante des riverains d’ajouter : « Je ne vois pas ce qu’il y a de doctrinaire à s’inquiéter de sa santé » répondant ainsi aux propos de l’exploitant rapportés dans le Journal de Saône-et-Loire.

 

 

D’autres questions dans la salle ont porté sur la position des associations en cas d’une décision favorable du Préfet sur ce dossier. Leurs représentants ont préféré indiquer leurs perspectives dans les mois à venir : présence sur les marchés du Creusot et de l’Autunois, organisation d’une réunion publique dans l’Autunois, pousser les élus à se positionner officiellement pour ceux ne l’ayant pas encore fait.

 

 

Pour cette première réunion organisée par le groupement d’associations, la salle Guynemer paraissait bien petite pour la centaine de personnes présentes.

 

Faudra-t-il envisager des salles plus grandes pour les prochaines réunions publiques ?

 

Nul doute que nous suivrons ce dossier de très près.

 

 

Émilie Mondoloni

 

 

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