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Monument historique industriel : le Lavoir des Chavannes

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Ce jeudi après-midi, la mairie de Montceau a accueilli une réunion de mise en place du comité scientifique qui a été constitué à la demande du Préfet par le biais de la DRAC pour la sauvegarde du lavoir des Chavannes. Il s’agit pour ces chercheurs experts et historiens de réfléchir à la sauvegarde de la mémoire de ce site exceptionnel et symbolique pour la ville mais aussi tout le bassin minier qui ne peut être que voué à une démolition certaine si rien n’est fait. mais…

… Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau, souhaitant que les personnes qui y ont travaillé, puissent partager leurs souvenirs, fait donc appel à eux !

 

Mais commençons par le début !

 

 

chavannes 1110152

 

 

 

 

Union « sacrée » 

 

 

« Le lavoir des Chavannes est un patrimoine qui appartient à l’histoire et un patrimoine qui appartient aux Montcelliens et Montcelliennes, résumait Mme Jarrot, maire de Montceau, le faire revivre serait l’idéal mais je crois qu’il ne faut pas rêver. »

 

Le maire a donc réaffirmé son souhait que la ville de Montceau « soit associée à cette préservation de la mémoire qui va être longue et délicate puisqu’elle nécessite des fonds. Je demande une réflexion approfondie de ce comité scientifique et je formule le souhait que les personnes qui ont travaillé sur le site puissent être associées à cette préservation technique qui se rapprocherait de la modélisation en 3D comme celle réalisée pour l’abbaye de Cluny. La population qui sait qu’on ne peut continuer à avoir un tel édifice ne vivra pas mal cette démolition si elles sont associées à sa préservation ».

 

Pur sa part, Jocelyne Buchalik, maire-adjointe en charge de la culture, a en premier lieu rappelé le passé minier de la ville. « Ce qui nous réunit aujourd’hui, poursuit-elle, c’est réfléchir et travailler à l’avenir du lavoir des Chavannes. Nous savons aujourd’hui qu’une longue série de projets de reconversion, parfois peu réalistes, ont tous avorté. La ville de Montceau est très attachée au souvenir de ce lavoir qui est l’un des derniers témoignages de la riche histoire de la mine et est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis octobre 2000 en raison de sa représentativité et de sa particularité. »

 

DREAL 

 

Sébastien Dubois, chargé de mission DREAL Bourgogne, a de son côté rappelé que le lavoir était la propriété de l’Etat comme d’une partie des terrains et notamment du port (la CUCM d’une autre partie) suite à la liquidation de Charbonnage de France à la fin de l’exploitation en 1999.

 

L’état n’a pas pris aucune décision actuellement à une éventuelle déconstruction, du fait de son coût très élevé estimé. « Le budget national ne permet pas de financer cette déconstruction. »

 

Par contre depuis 2010, l’Etat a réalisé des travaux de mise en sécurité (clôtures, entrées bouchées par des parpaings). Précisant : « Ceci pour un montant de 100 000 € sommes nécessaire pour la sécurisation et l’Etat investit chaque année entre 30 et 40 000 € pour parer aux dégradations.

 

BRGM

 

 

Philippe Sabourault, directeur du Bureau de Recherches de Géologie Minière (BRGM) Centre-Est, bureau maître d’ouvrage délégué par l’Etat pour la sécurité du site, a resitué le contexte. A la fin de Charbonnage de France, l’Etat a souhaité assurer une pérennité des sites après les exploitations minières par la création d’un département de prévention et de sécurité minière.

 

Ses missions sont entre autres la mise en sécurité des anciens ouvrages miniers qui présentent des risques (ex effondrement). Une enveloppe annuelle de 7 millions d’euros est dégagée par l’Etat sur le plan national, ce qui explique les difficultés d’engager les travaux de démolition estimés en 2014 à un montant de 4 millions d’euros.

 

Autre mission : la surveillance des anciennes mines générant encore de la pollution (ce qui n’est pas le cas pour le lavoir des Chavannes)

 

92 personnes travaillent au BRGM sur l’ensemble de l’Hexagone.

 

« Nous essayons avec un coût raisonnable et acceptable d’assurer la sécurité du site avec le souci d’éviter tout accident. Nous n’avons pas les moyens de prévenir toutes intrusions (nécessité de gardiens) ou de lutter contre les vols. Si un accident survient, c’est que des personnes sont entrées sciemment sur le site en connaissant les risques. Le lavoir se dégrade d’année en année et devient de plus en plus dangereux. Cette situation s’empire rapidement «  ce qui pose des problèmes de sécurité publique. »

 

Ce responsable poursuivant : « Le BRGM n’a aucune compétence en matière de sauvegarde de la mémoire industrielle « nous sommes là pour être des facilitateurs mais nous avons tout à apprendre de cette commission scientifique ».

 

 

 

 

DRAC

 

 

Cécile Ullmann, conservatrice régionale des monuments historiques et représentant la directrice de la DRAC excusée, a quant à elle rappelé les missions de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles)

 

Le ministère de la culture a souhaité mettre en place un comité scientifique fait d’hommes et de femmes de compétences diverses (chercheurs maîtres de conférence universitaires, ministère de la culture, écomusée…).

 

Le lavoir des Chavannes (qui a démarré en 1929) est inscrit au titre des Monuments historiques en 2000 après la fermeture en 1999.

 

Il a un statut exceptionnel en Europe puisque c’est l’un des derniers sites liés au charbon, un site le plus grand d’Europe à l’époque de sa construction, et avec une machinerie n’ayant pas son équivalent en France (lavage, triage du charbon) un  site donc à préserver dans la totalité de la chaîne technique et industrielle.

 

Un grand concours d’idées a été lancé en 2000 sur une éventuelle reconversion du site, concours qui n’a pas abouti du fait de la difficulté à le reconvertir  : problèmes de sécurité oblige. C’est ainsi que le Préfet de région a souhaité que se mette en place un comité de pilotage pour définir le devenir du site. L’option de la démolition a été émise à la commission nationale des monuments historique. Il n’y aura pas de décision de démolition sans plusieurs conditions selon la ministre de la culture qui dit : « une étude doit être réalisée pour la sauvegarde du lavoir (sauvegarde par l’étude) et le maintien de l’inscription au titre des monuments historiques jusqu’à la démolition, ce qui permettra de protéger ce site.« 

 

La DRAC a donc pour mission de réaliser cette étude pour la sauvegarde (non physique) avec la création d’un comité scientifique qui puisse imaginer comment conserver la mémoire. Cette étude serait réalisée dans le courant de l’année 2016 avec une restitution des résultats en fin d’année.

 

Cet « organisme » a également un rôle de financeur, une première enveloppe a été accordée sur les 100 000 € pour la constitution d’un fonds documentaire par cette commission composée d’experts et d’historiens.

 

Opération de médiation envers les populations locales. Un inventaire a été réalisé en 1999 à la demande de la Communauté Urbaine.

 

En conclusion, nous rappellerons l’appel à toutes les bonnes volontés, notamment à ceux qui y ont travaillé et oeuvré jusqu’à sa fermeture afin qu’ils « donnent corps » à ce grand projet qui ne peut que tous nous concerner ! D’autant plus que la centrale de Lucy étant, sans aucun doute (et malheureusement), vouée à la démolition. 

 

 

Annabelle Berthier

 

 

 

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