C’est dans le cadre de la semaine du développement durable, que s’est déroulée la journée de vendredi dédiée au compostage et au paillage.
Cette journée d’échanges et d’informations a débuté au Château de la Verrerie au Creusot, la matinée étant destinée aux échanges entre les intervenants Fabrice Ronget et Samuel Robin, tous les deux issus du centre EDEN (dépendant du Conseil départemental). L’après-midi s’est poursuivi aux Jardins des Combes.
Des participants de la Communauté Urbaine et d’ailleurs
Pour débuter la journée, les deux animateurs ont demandé aux personnes présentes de partager leurs objectifs et leurs attentes d’une telle journée.
Parmi la vingtaine de personnes présentes se trouvaient ainsi des professionnels venus se former, des jardiniers avancés et des débutants de tout âge.
Leur provenance était variée allant du Breuil, à Saint Symphorien de Marmagne, en passant par Blanzy ou Chalon et même le Mont Saint Vincent.
Quasiment toutes les personnes présentes s’étaient déjà essayées au compost sans être pleinement satisfaits de leurs expériences.
Le but commun était donc d’améliorer les pratiques de compostage et la qualité du compost. La plupart des participants habitent des maisons individuelles. Toutefois plusieurs personnes habitant en appartement et faisant un jardin ouvrier ou collectif étaient présentes.
Pourquoi recycler les déchets de jardin et de cuisine ?
Comme l’ont rappelé les intervenants, le compost n’est pas une invention humaine. C’est la nature qui composte naturellement.
Prendre soin de nos terres est d’importance, puisque un tiers des surfaces de la planète est émergé. Et sur cette surface, un tiers seulement de ces terres est cultivable.
La nature dégrade sur toute sa surface. Ainsi dans une forêt, cela représente chaque année 4 tonnes de déchets végétaux par hectare qui se dégradent. A cela s’ajoute une tonne de déchets d’animaux (la plupart petits). Clairement, l’ensemble de ces déchets va nourrir une multitude de petites bêtes.
Aussi, comme l’a indiqué l’un des intervenants, « tout ce qui pousse dans le jardin devrait être maintenu sur le terrain. On ne devrait pas exporter nos déchets, mais alimenter le terrain en permanence. Plus la faune est active, plus on aère le terrain ».
Au cours de la journée de formation, les deux intervenants ont eu à cœur d’expliquer que le jardin est d’abord et avant tout un lieu de vie. Réaliser son compost a plusieurs avantages, d’abord réaliser des économies (on achète moins d’autres produits) et en plus, on ramène de la vie dans son jardin.
Par ailleurs, le traitement des déchets verts coûte de plus en plus cher aux collectivités et la prise en charge par les particuliers réduit d’autant ces coûts et donc les impôts.
Le paillage pour maintenir l’humidité des sols
La matinée a été dédiée pour une grande partie au paillage, technique qui a de nombreux avantages : il permet de réduire l’arrosage des sols d’une part, car le paillage maintient l’humidité. Il réduit le désherbage et le facilite. Il permet de limiter les interventions mécaniques sur le sol. Le paillage permet déjà un apport nutritif aux sols et contribue à l’amélioration de la production de votre jardin. Enfin il réduit l’érosion des sols.
En revanche, il peut avantager une certaine faune, comme les limaces par exemple.
Il existe différents paillis : le gazon constitue un paillis éphémère, qui dure quelques semaines. Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) est issu de bois broyé. Il apporte beaucoup de nutriments à la terre.
Il existe aussi des paillis de longue durée pour les fraisiers ou les framboisiers (tailles des thuyas par exemple).
Le carton marron (sans motif imprimé) peut aussi constitué un excellent paillage.
Les intervenants ont donné plusieurs conseils précieux :
- si vous n’avez jamais paillé, les changements doivent être progressifs. Par temps sec, attendez une grosse pluie pour pailler ;
- le paillage peut et doit être réalisé à partir de ce qui est disponible au domicile (tontes, cartons, déchets de tailles etc.).
Ainsi on peut laisser des fagots se dégrader pendant une ou deux années dans un coin de notre jardin avant de les utiliser, ou les utiliser tels quels.
Le thuya constitue un paillage intéressant pour les framboisiers et les fraisiers ainsi que pour les arbres fruitiers car il se dégrade lentement. Des taillis de lauriers se dégradent aussi lentement.
Et si on veut quelque chose de plus fin ? Tondez votre taillis ! Au lieu d’acheter un broyeur, utilisez votre tondeuse ! La démonstration de ce vendredi après-midi a été probante !
Petite astuce des deux intervenants pour lutter contre la mousse dans votre gazon : laissez les résidus de tonte dans votre pelouse, la mousse sera étouffée.
Par ailleurs, il est conseillé de déposer le gazon dans votre jardin immédiatement après la tonte, si vous souhaitez l’utiliser en paillage. Pas besoin de le laisser sécher.
Le paillage se réalise toute l’année, sur des couches de 5 à 7 cm d’épaisseur.
Et la rotation de paillage peut être intéressante. Vous pouvez par exemple pailler une haie de thuyas avec des taillis de lauriers.
Vous pouvez même utiliser des déchets de plantes malades, car selon les intervenants du centre EDEN, ils ne présentent aucun risque pour la plante au pied de laquelle vous les déposerez.
Visite des jardins des Combes
Les Jardins des Combes ont vu le jour le 1er mai 2013, après 8 ans de travail sur le dossier. Sous la responsabilité de la Régie de Quartiers, le Jardin des Combes est un chantier d’insertion accueillant jusqu’à 10 salariés en CDD de 28 heures par semaine.
Dominique Cornet, encadrant technique du chantier d’insertion a ainsi expliqué qu’il « n’est pas question de faire des gens des jardiniers. Le jardin est un support de travail. »
Et d’ajouter : « On essaie de développer des actions dans le sens du développement durable et du jardinage naturel. Mais on n’est pas bio ».
Le site des Jardins des Combes est situé sur une petit crassier et implanté sur une surface de 1,5 hectares. Résultat : le site contient peu de terre et pas d’humus. Le compost ne suffit pas à nourrir la terre. Et l’utilisation du fumier y est également importante. Sur ce site, Dominique Cornet a expliqué qu’il y avait aussi un problème de ressource en eau.
Toutefois ce site présente un intérêt pédagogique certain. Pour cette raison, de nombreux projets sont à développer : construction d’un bâtiment en bois de 200 m², poulailler et rucher. Il y a également un projet de partenariat avec l’ESAT du Breuil. Et une vingtaine d’arbres a été planté dans un verger conservatoire.
Pour rappel, les Jardins des Combes produisent des légumes vendus sous forme de paniers.
Après cette présentation, les deux intervenants du centre EDEN ont montré comment broyer des déchets de taille avec une tondeuse puis avec un broyeur.
Pendant la visite des Jardins, les intervenants ont montré une parcelle réalisée sous forme de lasagnes, c’est-à-dire une superposition de couches de feuilles mortes et de gazon, qui seront utilisés tels quels pour y planter directement certains légumes.
Dominique Cornet a expliqué comment le compost était réalisé aux Jardins des Combes.
Et l’atelier s’est achevé par une démonstration de paillage sur une parcelle en cours d’exploitation.
La journée de formation s’est achevée par la projection d’une séquence du film de Claude Bourguignon concernant le sol.
Pour en savoir plus sur les Jardins des Combes, vous pourrez visionner un film réalisé pendant un an sur le chantier d’insertion par l’association La baraque etc., mardi prochain à 18h, salle de la Mouillelongue au Creusot.
Émilie Mondoloni