Ce vendredi soir et pour la première fois, l’association Ré-publ-eau, pour une régie publique d’eau, tenait une réunion d’information à Montceau-les-Mines, à la maison de quartier du Bois du Verne.
S’il y avait moins de personnes que lors de la réunion du Creusot, les élus montcelliens ont tenu à marquer leur soutien à l’association par leur présence.
Après avoir rappelé le contexte de la création de l’association Ré-publ-eau (la fin du contrat d’affermage entre Veolia et la Communauté urbaine, en 2017), Gilles Kieny, a embrayé sur l’urgence de la démarche entreprise.
« C’est maintenant que la décision se prend ».
Le Président de l’association, anticipant déjà les questions de la salle indiquait également : « Si la Communauté urbaine reprend la gestion de l’eau, elle aura à faire de la même manière que Veolia ».
Une gestion de l’eau par les élus, plutôt que par le privé
Tout au long de la soirée, les différents membres de l’association ont développé l’objectif de l’association : que les élus organisent et gèrent la distribution de l’eau.
Pour cela, ils ont expliqué que l’idéal serait de garder le personnel actuel, mais sous contrat de droit privé.
S’appuyant sur l’expérience de Gueugnon et les expériences de Grenoble et sa région, l’association a indiqué l’existence de différents modes de gestion publique des services d’eau en France, allant de la régie simple à la société publique locale, en passant par la régie à autonomie financière par exemple.
Le Président Gilles Kieny, a pour sa part, indiqué sa préférence pour une structure hermétique : « Nos factures doivent payer uniquement l’eau, la distribution, l’assainissement, l’entretien ».
Quoiqu’il en soit, les membres de Ré-publ-eau ont appelé à une véritable réflexion dans l’intérêt de tous et non pas dictée par la peur du changement, sur un sujet sur lequel « personne ne doit faire de l’argent ».
« L’eau est une nécessité. C’est un service. Personne ne doit faire de profit dessus » ont-ils déclaré.
Deux ans et demi pour le faire
Rappelant qu’à Paris, ils l’ont fait en six mois, un membre de l’association insistait sur le temps imparti pour la Communauté urbaine : deux ans et demi.
« On a le temps de choisir quel type de régie. »
De plus, l’association a contacté Grenoble, qui agit et aide les autres communes à passer en régie publique. Ré-publ-eau s’est également rapproché d’une association de Besançon qui regroupe entre 10 et 12 millions d’usagers de l’eau et qui aide également à passer en régie publique d’eau.
Elle a ainsi collecté des contacts et des documents permettant de décrypter toutes les démarches à réaliser pour un passage en régie publique d’eau et selon le type de régie choisi.
Gilles Kieny a rappelé que l’association est apolitique, ajoutant : « L’eau, c’est comme l’air, il n’y a pas de politique à avoir ».
Répondant à une question de la salle, portant sur l’implication des élus communautaires sur la problématique, Gilles Kieny a rappelé la position de François Hollande en faveur des régies publiques d’eau.
Paradoxalement, sur le territoire de la Communauté urbaine Le Creusot-Montceau, il a constaté les réserves de la gauche et le soutien des élus de droite.
« La situation de la CCM, on ne la connaît pas »
Gilles Kieny indiquait ainsi qu’il attendait avec impatience le rapport d’expertise menée sur la CCM et pour lequel David Marti aurait indiqué sa communication une fois le choix des élus effectué.
S’appuyant une nouvelle fois sur les baisses des tarifs constatés à Gueugnon, l’association Ré-publ-eau a également développé un argumentaire en faveur d’une facturation plus juste, au mètre cube.
Comme le déclarait un de ses membres : « Pour les petits consommateurs d’eau, le prix du mètre cube revient plus cher, du fait du prix de l’abonnement élevé et fixe ».
Gilles Kieny, pour sa part, a encouragé les personnes présentes à visionner plusieurs films pour s’informer sur les pratiques des entreprises privées. Il a ainsi cité le film « Water makes money » à l’origine d’un ancien salarié de Veolia.
Une régie publique pour maintenir le lien social
Au cours de la soirée, l’association est aussi revenue sur la difficulté pour les élus et les communes de suivre les familles en difficultés : « Les élus ne sont pas informés des coupures d’eau, avec le système de la délégation. C’est le contraire avec la régie publique. Elle a un vrai rôle social ».
Constatant que c’est maintenant au tour de Montpellier de passer en régie publique d’eau, Gilles Kieny s’est demandé ce qui pouvait motiver un élu à rester en délégation de service publique.
Car pour lui « ce n’est pas une question de partisan. C’est une question personnelle. On peut avoir de multiples raisons ».
La soirée s’est poursuivie par des échanges entre les élus présents, la salle et les membres de Ré-publ-eau.
Ses membres ont indiqué qu’ils souhaitent continuer leur tournée auprès des petites villes comme Perrecy, Génelard ou le Breuil. Les contacts devraient se poursuivre auprès des autres élus de la communauté.
Gilles Kieny indiquait : « Nous insistons, car tout s’accélère. C’est maintenant que tout se décide ».
Pour plus d’informations sur les différents types de régie publique :
http://www.partagedeseaux.info/IMG/pdf/La_gestion_publique_de_l_eau_mode_d_emploi.pdf
Ré-publ-eau compte aujourd’hui une quarantaine d’adhérents.
Elle compte sur le soutien du plus grand nombre pour montrer la volonté des habitants de la communauté urbaine à leurs élus.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter l’association par mail republeau@yahoo.fr ou au 03.85.68.12.21.
Et vous pouvez vous tenir informé de l’actualité de l’association ici :
http://republeau.canalblog.com/
Émilie Mondoloni
Si nous avons choisi de mettre en ligne ce compte-rendu qu’aujourd’hui, c’est uniquement pour que vous ayez une vision « globale » de ce dossier assez complexe !
Cela étant, arrivons-en à l’essentiel c’est à dire la conférence de presse qui s’est tenue ce lundi soir.
Réunion à laquelle participaient : Marie-Claude Jarrot, maire, Lionel Duparay, maire-adjoint aux finances, et évidemment : des membres de Ré-publ-eau dont son président : M. Gilles Kieny.
« Nous nous sommes fait prendre de court au niveau des transports à la communauté urbaine mais, sur ce dossier, nous avons travaillé en amont. La communauté a fait le choix de travailler avec Véolia, nous pouvons craindre que ce ne soit cet opérateur qui soit retenu au final… » a déclaré Mme Jarrot.
« Je partage ses inquiétudes, j’ai bien peur que les citoyens ne soient que consultés et non pas associés à la décision finale.. »
a confirmé M. Duparay.
« Ne nous leurrons pas, le prix de l’eau ne baissera pas, du moins, dans les premières années car il nous faudra de la trésorerie, pour faire face à nos besoins d’investissement qui serons nécessaires par contre, au niveau de la ville, votre projet nous intéresse car l’eau est un élément fondamental de la vie de nos concitoyens…. A ce sujet, je vous signale que nous nous avons mis en place un système d’alerte avec la CCAS pour aider, ponctuellement, les abonnés qui ne peuvent pas faire face à leurs factures d’eau mais aussi d’électricité. »
Ce faisant la ville a donc décidé d’engager des consultations avec d’autres cités, ayant opté pour la régie pour mieux mesurer, et l’impact de cette formule et cette ville sociale qui doit, absolument, pour elle, l’accompagner !
Annabelle Berthier