Vote du budget la déclaration du
Groupe des élus Communistes et Républicains
Un texte de soutien au budget !
Une déclaration lue par Daniel Meunier, président de ce groupe !
« Monsieur le Président, Chers Collègues Elus,
Le budget de fonctionnement et d’investissement de notre collectivité a été réalisé cette année sous le joug des contraintes budgétaires qu’impose le gouvernement aux collectivités territoriales.
Si, parfois, dans le domaine de l’art, la contrainte peut engendrer la créativité, il n’en est pas de même au chapitre de la gestion des finances publiques… Les contraintes que ces réductions drastiques engendrent naissent de choix, ou de priorités que notre gouvernement a décidés.
Ces choix, nous les connaissons bien. Ces choix, à l’exemple du contrat social proposé par le Ministre de l’économie Emmanuel Macron et érigé en loi pour le siècle à venir nous invitent à admettre que plus rien ne doit échapper à la loi du marché capitaliste et à la recherche de plus values. Nous en avons pour preuve l’introduction de logiques marchandes dans des professions qui étaient là jusque là protégées.
Cette loi n’a pour objectif que de procéder à la déréglementation du code du travail permettant par exemple une offre d’autocars rendue libre sur tout le territoire faisant concurrence directe à la SNCF, l’élargissement voire la généralisation du travail dominical, l’installation libre de professions réglementées, la réforme des conseils de prud’hommes qui renforce le poids des juges professionnels au détriment des conseillers prud’homaux, ceci pour ne donner que quelques exemples.
Le manque de courage politique du gouvernement qui laisse les concessionnaires autoroutiers engranger les profits alors que ces sommes colossales pourraient financer un véritable service public ferroviaire et la transition énergétique est aussi une autre illustration d’une soumission aux exigences de la finance qui ne fait que s’accentuer mois après mois.
Il va sans dire que nous n’acceptons pas et n’accepterons jamais une baisse des dotations d’état dans un tel paysage budgétaire national qui continue à être le théâtre d’un libéralisme exacerbé.
Avec son projet de loi de financement, le gouvernement a confirmé sa volonté de réaliser 21 milliards d’économie sur la seule année 2015 et 50 milliards répartis sur les trois prochaines années.
Communes et intercommunalités seront particulièrement impactées. Alors que ces mêmes collectivités pèsent pour environ 8% de la dette de la France, elles se retrouvent contraintes de participer au redressement et à la réduction de cette dette à hauteur de 25%.
Non, les élus locaux ne sont pas coupables de la dette et des déficits. Depuis près de 30 ans, il s’est produit en fait un vaste processus de dé-socialisation, de recul des services publics, de privatisations, de destructions d’emplois industriels et de remise en cause des solidarités de notre société.
Contraindre ainsi le service public à se dessaisir de ses missions au bénéfice de profits marchands et financiers demeure inacceptable. Cet affaiblissement programmé de nos marges de manœuvre est contreproductif. Il conduira rapidement les collectivités à réduire leurs propositions sociales et à diminuer leurs investissements obérant toute relance de l’économie locale. Cette idée de la société et des êtres humains ne peut être la nôtre.
Il faut à nos yeux sortir du carcan des logiques dictées par la finance au détriment de ces immenses potentialités qui ne demandent qu’à éclore pour répondre aux défis d’aujourd’hui.
C’est dans ce contexte que nous avons eu, chers Collègues, à élaborer notre budget communautaire, budget que nous tenons à réserver au progrès et à la cohésion sociale, à l’action collective en faveur de nos populations, aux réponses aux besoins des citoyens ainsi qu’au développement économique et à la modernisation du territoire.
Ce budget est un budget responsable, élaboré par des élus et des services responsables qui ont à cœur la qualité de l’action publique.
Le maintien de la masse salariale, la limitation de l’endettement, le refus de recourir à une nouvelle taxation des ménages, le respect d’un niveau d’investissement correct sont des décisions difficiles à prendre dans ce cadre d’austérité qui nous est imposé mais le souci d’une gestion saine et rigoureuse allié au désir d’épargner nos populations les plus modestes, les plus fragiles l’ont emporté.
Notre intercommunalité a su démontrer sa capacité à être innovante, créatrice d’emplois, capable de réduire les fractures sociales.
C’est pourquoi notre vote positif s’inscrira pleinement dans cette logique partagée, en pleine lucidité dans les difficultés du moment et avec notre engagement plein et entier.
En revanche nous resterons très attentifs à l’actualité. Nous ne tolérerons pas que le renforcement et l’accélération de mesures et de décisions en faveur des marchés capitalistes. Nous n’accepterons pas que cette marche en avant libérale continue de primer sur la souveraineté des individus, l’organisation collective fondée sur l’idéal d’émancipation, conditio de l’exercice de la citoyenneté. Nous rejetterons toutes les décisions à venir néfastes à la protection des citoyens et de l’environnement. En l’occurrence, nous souhaitons pouvoir compter sur l’ensemble de cette assemblée pour convaincre le gouvernement de changer de cap notamment concernant les collectivités locales, de revenir sur cet étranglement financier insupportable afin de continuer à répondre efficacement aux défis que nous aurons à relever au cours de ce mandat. »
Daniel MEUNIER
Président du groupe des élus communistes et républicains
Photo d’archives
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