CriCri, le plus petit bimoteur du monde
pèse 70kg et vole à 235 km/h
Se promener aux abords de l’aéroclub de Pouilloux est toujours synonyme de découvertes et de rencontres intéressantes. Ce samedi n’a pas échappé à la règle et c’est les yeux ébahis que votre serviteur a découvert le CriCri.
Mais qui est donc ce CriCri ? Ou plutôt, qu’est-ce-que le CriCri ? Eh bien, c’est une petite chose minuscule…Mais revenons au début de l’histoire.
Etant donné que les législations françaises et européennes permettent à des amateurs de construire leurs machines volantes destinées à l’aviation de loisir, ces passionnés ne se sont pas privés de le faire. Et justement, le CriCri fait partie de ces petites merveilles. Différents modèles sont visibles à l’aéroclub de Pouilloux (ACBM). Ils ont très faciles à reconnaitre, même pour les novices, puisque leur immatriculation commence toujours par les lettres F-P. Donc, cet engin très peu volumineux, s’appelle le MC15 CriCri.
Dans les années 70, un ingénieur aéronautique autodidacte talentueux, Michel Colomban, avait relevé le défi de faire voler un pilote à 200 km/h à bord d’un avion d’une soixantaine de kilos. Le 19 juillet 1973, le pari est gagné ! Cet avion a révolutionné la conception de ceux-ci, car il a prouvé qu’il était possible de faire petit, léger et rapide d’un seul coup. Pour la petite histoire, le nom de CriCri vient du prénom de sa marraine, Christine, une des filles de Michel Colomban.
Inutile de préciser que la demande a été très forte de la part des constructeurs amateurs. Ce qui a amené le concepteur à adapter la machine pour faciliter la construction. Et, entre autre, remplacer les moteurs de tronçonneuse du prototype ! Finalement, ce sont les plans du MC15 qui furent diffusés. Ne restait plus ensuite qu’à « presque tout » fabriquer car il n’existe pas de kit pour ces avions-miniatures.
Et le terme n’est pas usurpé puisque que l’avion complet, sans carburant pèse 78 kg, fait 4,9 m d’envergure pour 3,9 m de long et 1,22 m de hauteur dans le cas du PYEA (le CriCri vu à Pouilloux). A noter qu’il est possible d’adapter la verrière à la taille du pilote…
Ce bimoteur est réalisé à partir de feuilles et profilés de duralumin, de plaques de mousse, de colles et d’aciers fortement alliés. La motorisation standard fait appel à 2 moteurs deux temps de 212 cc qui délivrent 15 CV chacun. Ainsi équipé, l’avion est capable de monter à 6m/s, de s’élever à 5 500 m et d’atteindre en palier 235 km/h !
Equipé d’un réservoir de 25 litres, les voyages sont possible, car la consommation est de 5.2 l d’essence aux 100 km. Presque comme une voiture…
Comme nous l’explique un passionné avisé : « Certains constructeurs changent la motorisation. Le Cricri existe avec des moteurs de 34 CV chacun, ou des réacteurs de maquette d’avion qui le propulsent à 270 km/h, ou encore des moteurs électriques, à 283 km/h pendant…quelques minutes.
Les calculs et les tests l’ayant confirmé, l’avion a été agréé acrobatique. Le pilote peut donc le solliciter jusqu’à + 6g et – 3 g à 170kg de poids maximum. Dans ce cas, l’aile va supporter plus de une tonne en flexion… Des explications un peu techniques, qui nous permettent de mieux connaitre ce bimoteur.
« Comme le Cricri est léger, que ses surfaces de contrôles sont importantes, la manœuvrabilité est époustouflante » livre le propriétaire du CriCri. Ajoutant : « Il réagit très vite à la moindre sollicitation et sur tous les axes ».
Cerise sur le gâteau, il est possible d’exploiter la dissymétrie avec les moteurs. Pour celui qui le pilote, l’avion devient presque une prothèse, car il n’y a aucun effort aux commandes. Bien pratique, ma foi…
Par contre, il est capable de voler sur un seul moteur, ce qui arrive parfois… Hélas !
Et top chrono, de retour sur terre, il faut prévoir moins de cinq minutes pour démonter les ailes et ranger l’avion dans sa remorque, pour le ramener au domicile !
Et votre serviteur vous livre une petite digression d’un constructeur amateur : « En France, dans les années 70 et suivantes, nous avions les ingénieurs, ils avaient conçu pour l aviation légère des machines en avance sur leur époque ! ».
Un marché planétaire était ouvert…
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