Les inquiétudes de David Guio,
président du syndicat départemental !
Et quand nous écrivons : « inquiétudes » nous sommes bien en dessous de la réalité ! Rencontre avec un chef d’entreprise, patron de TEGC (Montchanin) lucide qui annonce des jours sombres pour la profession
Et pas qu’au niveau de la Saône-et-Loire mais de toute la Bourgogne et même la France ! Président du Syndicat départemental des Travaux Publics, dont l’assemblée générale s’est tenue le 10 avril dernier, il n’a pu que constater le désarroi de ses « troupes ».
« Il faut savoir que le Fonds d’Investissement des Infrastructures (NDLR : national) a gelé 20% des projets prévus et dans ces 20%, on trouve la RCEA… La DREAL explique que tout est lié à l’Ecotaxe… Lors de l’assemblée générale, les entreprises m’ont confirmé qu’elles n’avaient plus de visibilité à 6/8 mois comme auparavant mais à seulement 1 à 2 mois… On a déjà beaucoup souffert en 2013 mais 2014 s’annonce encore pire : on a perdu de 7 à 10% d’emplois dans le secteur mais en 2014, ce sera par wagons entiers que les entreprises devront se séparer de personnels..«
S’il reconnait que le climat a changé avec le département, il est par contre beaucoup plus inquiet quant à celui qui règne avec la Communauté Urbaine Creusot-Montceau, à tel pont qu’il va demander une audience au nouveau président : David Marti. « Il n’y a plus ce climat de confiance qui régnait avec cette collectivité et même des grands groupes ne considèrent plus cette collectivité comme un client ! Par contre, à sa tête, il y un directeur général des services extraordinaire… On a l’impression que les techniciens, très bons, sont passés derrière le « juridique »… » Et de poursuivre, citant un cas particulier auquel il a été confronté : « il avoue qu’il va avoir du mal à faire payer un chantier (que nous ne citerons pas) où il y avait une distorsion énorme entre la réalité et l’appel d’offres ! Bilan des courses : un chantier rendu dans les temps, grâce à des efforts énormes consentis par les entreprises (travail jour et nuit par roulement, évidemment) et donc un surcoût énorme pour les entrepris qui vont devoir aller en justice pour être payées d’ici… 3 ou 4 ans peut-être… Certaines ne tiendrons pas…«
Mais le « tableau » qu’il dresse ne s’arrête pas là : « la crise fait que des entreprises extérieures à la CCM, cassent les prix… Il y a eu de 7 à 10% de pertes d’emplois que la Bourgogne, l’année dernière, mais combien cette année ? En Saône-et-Loire, la branche représente 300 entreprises et environ 3 000 emplois et une centaine a déjà disparu l’an dernier, sans compter les employés que nous devons mettre en chômage partiel… Moi-même, je ne sais pas encore comment je vais payer mes salariés ce mois-ci. Je n’ai pas la trésorerie nécessaire pour l’instant… Si je disparais, ce seront 40 emplois qui disparaîtront et 40 familles qui se retrouveront en difficulté… Cette éventualité, je ne peux pas l’envisager… »
Un chef d’entreprise qui relève (point positif) pourtant que notre territoire dispose d’entreprises performantes dans la branche, et surtout complémentaires mais… « L’une des questions que nous allons poser au nouveau président c’est, par exemple : quel avenir pour le dossier de la plate forme des Chavannes ?… Sur la communauté, nos entreprises représentant 600 emplois : donc la question est : quelle politique la collectivité veut-elle mettre en oeuvre en matière d’investissement ? Nous avons besoin de le savoir, il en va de l’avenir de centaines de familles… »
Plus qu’alarmiste, M. Guio espère des réponses claires car, selon lui, c’est, de fait, la survie de tout un pan de l’économie locale qui en dépend !
Contacté par nos soins, le président de la communauté nous a apporté quelques éléments de réponses ; sachant qu’une réunion du conseil de communauté est prévue, ce mardi soir à 18 h 30, à l’Embarcadère.
Parmi ces éléments, il précise que « le nouveau conseil venant d’être installé, les différentes politiques publiques de la communauté urbaine n’ont pas encore pu être affinées par le nouvel exécutif communautaire ». Rappelons, en effet, que la nouvelle équipe a été mise en place le 17 avril dernier.
Et d’ajouter au sujet du Budget d’investissement : « le montant global des investissements s’élevaient à un peu moins de 24 millions d’euros en 2013 et à plus de 15 millions en 2014. A noter que cela reflète les évolutions normales des cycles liés aux mandats (les niveaux les plus hauts étant généralement atteints en milieu de mandat). Enfin, dans le détail des investissements, le montant dédié à la voirie reste quasiment stable (de l’ordre de 4 millions d’euros). »
Annabelle Berthier
TEGC est le spécialiste des ponts et même la seule du département
Quelques exemples de réalisations
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